

ELLES, coup de coeur
du journal L'UNION !

ELLES, Théâtre, Violences faites aux femmes
"Une fresque puissante et bouleversante..."
"Une œuvre d'une authenticité déchirante..."
"Avec la force bien maitrisée de la mise en scène ciselée de Jean- Bernard Philippot, "Elles" nous emmène dans un temps suspendu, celui des âmes
qui ont encore à se parler pour dire la vérité des corps morts, celles des vies gâchées et des silences qui servent les bourreaux".
Une employée, une musicienne, une réfugiée afghane
se dévoilent dans un huis clos.
Trois femmes. Trois destins.
Trois voix. Trois accordéons.
Un monde...

Avec ELLES, Jean-Bernard Philippot continue sa déclinaison à la scène du mot « résistance ».
Après la résistance politique avec le texte éponyme, la résistance sociale avec l’adaptation de Germinal, la résistance environnementale avec La petite fleur qui voulait voler, l’aspect sociétal est ici privilégié.
ELLES, est le fruit de nombreuses rencontres de l’auteur avec des personnes sensibles au thème, comme Isabelle Rome, récemment Ministre de l’égalité Hommes-Femmes, mais aussi d’associations de victimes ou de responsables médicaux.

Auteur, metteur en scène, scénographe
Jean-Bernard Philippot
Comédiennes/musiciennes
Ariane Von Berendt, Marine Biton Chrysostome,
Guillemette Beaury
Avec les voix de Fabrice Morvan de France Bleu Champagne,
de Guillemette Beaury et de Jean-Bernard Philippot
Costumes
Nathalie Bègue
Décorateur accessoiristes
Benjamin Isabel
Vidéos
Jérome Moreau
Mapping
Maxime Aubert
Régie
Lucas Dorémus
Administration
Julien Dubuc
Photos
Philou Lvsr
Affiche :
Raphaël Michon-Gentit



ELLES témoignent...
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Novembre 2025 - Vauclair (02)
Bonsoir,
Je tenais à vous dire un immense bravo pour cette pièce. Elle m'a bouleversée.
L' interprétation est extraordinaire et la mise en scène plus que magnifique.
Je vous remercie de montrer au public et dénoncer les violences et ses conséquences physiques et psychologiques sur les victimes.
Merci de montrer cette souffrance parfois insurmontable et que beaucoup trop encore ne voient pas ou ne veulent pas voir.
Il est important de libérer la parole pour avancer, et pour cela ces violences doivent déjà être connues, reconnues et entendues par la société. Alors vraiment merci à vous d'essayer de faire évoluer les choses.
J'ai malheureusement connu ces violences, des violences sexuelles par mon grand père durant des années.
Cette emprise, cette soumission que vous décrivez, je les ai tellement connues. La honte et la culpabilité m'ont empêchée de parler pendant plus de 30 ans..
Si seulement j'avais pu parler à cette époque, si j'avais eu une main tendue... ma vie aurait été tellement différente.
Encore merci à vous
Marion
Novembre 2025 - Soissons (02)
Bonjour,
Je suis Clarisse.
Je suis une femme qui a survécu.
Je suis aussi une mère, et c’est peut-être cela qui a tout changé.
L’instinct de protection, celui qui surgit comme un éclair et vous arrache à l’endroit où vous étiez figée, m’a réveillée.
Une mère ne veut pas que ses enfants souffrent — ni de la violence qu’elle reçoit, ni de la peur qui s’imprime dans leurs petits corps, ni du silence qu’ils apprennent malgré eux.
On pense parfois, désespérément, que supporter protège.
Qu’encaisser évite le pire.
Qu’absorber la violence empêche qu’elle s’abatte sur eux.
Mais un jour, on comprend : ce qu’ils voient n’est pas normal.
Ce qu’ils respirent n’est pas de l’amour.
La violence n’a jamais été un langage d’amour.
En partant, j’ai voulu leur montrer cela : la force de dire stop, la possibilité d’un ailleurs, le droit de vivre sans trembler.
J’ai vécu toutes les formes de violences au sein du couple : physiques, psychologiques, verbales, sexuelles.
Mais aussi les violences administratives et économiques — celles qui ligotent, qui isolent, qui font de vous un être dépendant, prisonnier, éteint.
J’ai vécu les violences qu’on accepte en croyant protéger.
Celles qu’on porte pour éviter qu’elles s’abattent sur les enfants.
Celles qu’on justifie en pensant être une “bonne mère”.
Les injonctions éducatives qui paralysent.
L’emprise, surtout — cette main invisible qui resserre son étau sans qu’on le voie.
Puis est venu le jour où j’ai eu peur de mourir.
Alors j’ai pris mes enfants, la peur, un souffle de courage presque arraché à mes os, et j’ai fui au péril de ma vie, au péril de leur vie.
Pour qu’ils aient une mère.
Pour qu’ils aient une enfance.
Pour qu’ils sachent qu’on ne doit jamais confondre amour et violence.
La pièce Elles m’a bouleversée par sa pudeur.
Par la manière dont elle touche l’horreur sans jamais la montrer, sans jamais tomber dans le cliché ou le pathos.
Par la justesse des comédiennes, qui incarnent l’indicible avec retenue, précision et un immense respect.
Le discours de Doudou la Rousse sur la banane, c’est exactement ce que j’ai vécu.
Non pas dans une surenchère dramatique, mais dans cette manière infiniment juste de dire le viol, la violence, la déformation du réel.
La comédienne l’interprète avec une beauté rare : sans excès, sans clichés, sans tentation de dramatiser — juste avec la vérité nue, presque chuchotée, celle qui atteint en plein cœur.
Et lorsque Doudou la Rousse chante “L’Aigle noir”…
Même si cette chanson parle d’inceste, j’en ai eu une autre lecture.
Parce que même loin de lui, même "protégée", il me hante encore dans mes jours et dans mes nuits.
Le traumatisme continue de voler au-dessus de ma vie comme une ombre.
Cette scène m’a déchirée en silence.
Lorsqu’on comprend que Mathilde et Doudou sont mortes, quelque chose en moi s’est effondré.
Parce que j’ai compris que j’aurais pu être l’une d’elles.
Que si je n’avais pas fui, on aurait pu raconter mon histoire au passé.
Ou pire encore : on m’aurait oubliée, effacée dans une statistique.
On aurait certainement dit : “une de plus cette année”.
Oui, cette pièce doit tourner.
Oui, elle doit être suivie d’un débat.
Parce qu’elle ouvre un espace où la parole peut respirer pour la première fois.
Parce qu’elle dit ce que tant de femmes vivent dans l’ombre.
Parce qu’elle protège autant qu’elle révèle.
Je suis Clarisse.
Je suis une survivante.
Et si mes mots peuvent aider une seule femme à comprendre qu’elle mérite la vie — alors ce témoignage aura un sens.
À la Compagnie Nomades,
Je voudrais vous remercier.
Pour votre courage, votre pudeur, votre immense humanité.
Aux comédiennes, merci pour votre justesse incroyable.
Vous avez incarné ces femmes sans pathos, sans cliché, avec une vérité qui bouleverse parce qu’elle respecte.
Votre interprétation est d’une pudeur magnifique.
À la régie et aux techniciens, merci pour votre travail silencieux, essentiel, qui offre à cette parole une respiration juste, un espace sécurisant, une lumière qui n’agresse jamais.
À Jean-Bernard, merci pour votre plume d’une finesse rare.
Vous écrivez la violence sans la montrer.
Vous la dites sans la hurler.
Vous permettez à la vérité de se déposer avec délicatesse, et c’est cela qui la rend si puissante.
À Hervé, merci pour votre capacité à accueillir la parole.
Vous sentez les fragilités, vous adaptez votre posture avec une intelligence humaine remarquable.
Votre manière d’animer le débat crée un espace sûr, où l’on peut déposer ce que l’on n’a jamais osé dire.
À vous toutes et tous, merci de faire un théâtre qui soigne, qui éclaire, qui protège.
Merci d’honorer celles qui n’ont pas survécu, celles qui luttent encore, et celles qui, comme moi, renaissent.
Avec toute ma gratitude,
Clarisse.
























